Geiser, Jean Théophile, 1848-1923, Beylier et Chave

Afrique du Nord, 1874-1923

Sources :

FR ANOM 8Fi376, 452-453, 467 et 5Fi et 60Fi (cartes postales)

FR ANOM Gouvernement général de l’Algérie, 20H11 et 13

Etat civil des Européens en Algérie

Annuaire commercial, …et viticole de l’Algérie et de la Tunisie, 1901. Annuaire algérien-tunisien, 1886

Collection particulière

Bibliographie :

Les cartes postales anciennes racontent la France d'outre-mer, par Jean Noury, Quistinic, L'Aventure carto, 1996

Photographes en Algérie au XIXe siècle, Paris, Musée-galerie de la SEITA, 1999

L'Illustration

Né en Suisse, à La-Chaud-de-Fonds, canton de Neuchâtel, le 7 avril 1848, Jean Geiser meurt à Alger le 7 septembre 1923. Fils de Lucien Jacob Geiser, décédé en 1852, à Alger, lui-même photographe , et de Julie Delot, décédée à Vevey (Suisse) le 28 mai 1874, qui a été associée à Alary, comme photographe professionnelle, avec ses deux fils aînés. Jean Théophile, devenu lui aussi photographe, épouse en 1874 Juliette Ducrot, née à Craonne (Aisne) en 1854, qui n’est pas sans une certaine fortune. Il est l’un des photographes les plus connus de l’Algérie et ses clichés (portraits, types, paysages, monuments, événements) montrent une grande diversité et un souci constant d’esthétique. Ils sont aussi le reflet d’une Algérie transformée par la colonisation, à laquelle il est très attaché. En 1890 il dresse un portrait saisissant de Bombonnel, héros de la guerre de 1870 en Bourgogne, surnommé "le chasseur de panthère", qui servira de modèle à Alphonse Daudet pour camper Tartarin de Tarascon. Récompensé dans toutes les expositions internationales jusqu’en 1892, il possède son studio 7 rue Bab Azoun à Alger, et aussi une annexe à Blida. En janvier 1889, il a obtenu du gouvernement général d’Algérie l’autorisation de faire le portrait officiel de l’ex-roi d’Annam, Ham Nghi (prince Ung Lich), exilé en 1888 à Alger et en résidence surveillée après une révolte contre la France, pour la célèbre revue L’Illustration, qu’il représente à Alger, et il fera de même pour l'ancien premier ministre malgache Rainilaiarivony, peu de temps avant son décès en exil à Alger, en 1896. Il se dit alors «peintre photographe ». Il photographie aussi des événements de tous ordres pour cette revue, comme une chute de neige à Alger en 1891, ou le débarquement des soldats malades provenant de Madagascar en 1895, ou encore la fête fédérale des sociétés de gymnastique, qui a lieu à Alger en 1896, reportage dans lequel il est accompagné d'un confrère nommé Beylier. En 1901, il installe son atelier 3 rue Saint-Louis et 2 place de Chartres. Il prend en personne les vues et parcourt l’Algérie d’est en ouest et du nord au sud. Il aura ainsi l’occasion de photographier le dernier lion de l’Atlas encore vivant. Il effectue le reportage du « Voyage présidentiel en Algérie, avril 1903 », qu’il édite en cartes postales et semble être le « photographe officiel » du gouvernement général, puisqu’en 1904 il est avec Jonnart dans le Figuig, comme ses collègues Benayoun et Leroux, puis octobre 1905 il fait à nouveau paraître une série de cartes postales intitulées « Voyages ministériel et gubernatorial à Colomb-Béchar ». Un album de très belles photographies relate aussi l’ »Expédition sur les confins du pays des Béni Guil », menée par le lieutenant-colonel Quiquandon en 1902-1904. Un autre, imprimé , a été constitué en 1906-1907, lors du passage à Alger effectué par le croiseur Duguay-Trouin (navire école de la Marine nationale) pendant un voyage en Atlantique, en Méditerranée et en Baltique que Geiser semble avoir suivi de bout en bout. Il retrace aussi la campagne de 1915-1916 en Tunisie, et l'édite en cartes postales, comme il avait fait les années précédentes pour les campagnes du Maroc. Jean Geiser est éditeur de cartes postales à partir de ses clichés et de clichés réalisés par d’autres photographes, comme son collaborateur, Chave, ne dédaignant pas reproduire des scènes de la conquête du Sahara, comme en 1910 un "Peloton de Sahariens à méhara". Les clichés de Geiser ont été abondamment reproduits pour illustrer journaux, revues et ouvrages divers, et ses cartes postales ont été ré-éditées plusieurs années après sa mort, notamment par son successeur, le photographe Jouve. Ses descendants conservent une partie de ses plaques de verre.