Liotard, Victor Théophile, 1858-1916

Afrique centrale, 1889-1910

Sources :

FR ANOM Fonds ministériels, direction du Personnel EE/II/1102/8

FR ANOM Fonds privés 18 APC

Légion d'honneur LH1644/53

Bibliographie :

L'Illustration, 1894

"Chari-Tchad. La mission Chevalier", par Liotard, dans Bulletin de la Société de géographie de Toulouse, 1893

Le choix de Kouango, par Roger Liotard, slnd., 1975

Dictionnaire illustré des explorateurs, par Numa broc, Paris, CTHS, 1988


Né à Chandernagor le 17 juillet 1858, Liotard appartient à une famille originaire de Provence. Orphelin très tôt, il est adopté par les collègues de son père, le chirurgien de Marine Massiou, puis par le médecin militaire Gilbert. Grâce à eux il fait ses études à Rochefort, et, tout naturellement, les poursuit à l'Ecole de médecine navale en 1878. Il devient d'abord pharmacien de la Marine. Il sert successivement aux Antilles et en Guyane (1882-1884), avant de rejoindre Gallieni en Afrique (1886-1888) : il mène une mission en Haute Guinée (pays Bouré). Nommé à Libreville en 1889, il est toujours sous les ordres de Gallieni, et y reste jusqu'en 1891. Il fait ensuite partie de l'équipe de Brazza dans le bassin du fleuve Congo, dans le Service de santé colonial. Pacifiste et méthodique, suivant tout au long de sa vie les méthodes enseignées par Gallieni et Brazza, Liotard a amené à la France toute la région du haut Oubangui (1891-1892) : il devient le 20 octobre 1894 commissaire du gouvernement et commandant du Haut-Oubangui. Commence alors sa troisième carrière, comme administrateur colonial : il progresse par la négociation et les palabres et acquiert ainsi le Bahr el Gazal. Il a ouvert la voie aux missions Monteil, puis Marchand pour l'ouverture de la liaison Congo-Nil: à la suite de Fachoda, la France abandonne les territoires qu'il avait reconnus et acquis. Liotard, promu gouverneur, sera successivement à la tête du Dahomey (1900-1906), de la Nouvelle-Calédonie (1906-1908) et enfin de la Guinée française (1908-1910). Liotard n'a jamais publié ses recherches, mais des clichés de lui ont paru dans plusieurs numéros de L'Illustration. Il est admis à faire valoir ses droits à la retraite en 1911, et revient alors en métropole, à Bordeaux, où il meurt en 1916. Il est titulaire de la Légion d'honneur.